mercredi 22 octobre 2014

Piscine et sodomie

À la piscine on attrape des mycoses.
On se fait aussi vider les veines par des vampires.
Je devais vous parler de la nana qui se prénomme Morgul (oui, toujours à l'heure actuelle et surement jusqu'à la fin de ses jours... Quel drame). Nous l'avions croisée cet été, mon frère et moi, sur une aire d'autoroute dans le Lot, alors que nous nous rendions sur ce charmant site touristique - sombre, sinistre et humide - qu'est le Gouffre de Padirac. Je ne parlerai pas de Morgul cette fois-ci mes ptitzamis. Ou à la fin. Je ne sais pas encore. Je reste tributaire de mes envies, qui souvent varies.


Si vous avez des enfants, et que vous les amenez/abandonnez régulièrement à la piscine, ils vous ont surement fait part, avec toute l'hystérie et la voix aiguë qu'on leur connait, et bien ces petits diables vous ont surement déjà crié dans les oreilles le récit décousu de leurs séances aquatiques. Précisant avec emportement que, souvent, ils étaient victimes de coups.



De coups de pieds perfidement (mais discrètement) assénés sous l'eau. Ou alors de coups bas comme la disparition au Diable Vauvert de leurs putains de frites de merde ou de la planche avec laquelle ils jouent et qui n'est, dans 99% des cas, pas la leur, puisqu'elle appartient dans 99% des cas, aux nageurs (comme moi). Nous reviendrons plus tard sur le cas délicat de la disparition de la planche à la piscine. Et bien, chers parents, cette personne dangereuse et méchante qui les cogne de sang froid et dissimule leurs abominables jouets aquatiques : c'est moi.


Fille d'aujourd'hui
Enfant de la forme
Dans un helico
Sur Terre
ou dans l'eau.

C'est très chiant de nager au milieu des gamins, de leurs cabrioles débiles, leurs fatiguantes éclaboussures, et autres manèges infernaux. L'idée serait de faire DEUX bassins. Un, pour les gens adultes qui prennent la peine de venir se détendre et enchaîner quelques brasses. Un autre, pour les mouflets qui, inévitablement (puisque c'est leur nature), font les zouaves, foutent un bordel sans nom et surtout m'emmerdent bousculent ma tranquillité et ma concentration. Unfortunatly, que ce soit d'un côté comme de l'autre, petit et grand bassin, ils sont . Et ils jouent. ILS-JOUENT.

Non.



La prochaine fois je laisserai traîner des seringues.

Il jouent. Non. Ou alors quand je ne suis pas là. D'un côté (zone petit bassin) : ils s'obstinent à tremper tout le monde à l'aide de leurs amis imaginaires (les gosses ont des amis imaginaires oui, ça je savais, mais particulièrement à la piscine. Et ils semblent très nombreux. Flippant). De l'autre côté (zone grand bassin) : il y a les plongeoirs et ces crapules, qui ont le malheur de savoir nager, viennent s'exercer avec vigueur à "faire la bombe". Lorsqu'il s'agit d'un gosse à l'obésité morbide, les dommages collatéraux sont proches de celui d'un tsunami. Putain. Donc, dès que possible, et c'est pour moi une question de survie, je leur fais affront avec le choc volontaire de mes grandes jambes qui poussent l'eau et dans un même élan --> leur petite personne démoniaque. Je ne suis qu'à moitié lâche, puisque je prends quand même soin de me retourner afin d'observer que ces mini-raclures ne se noient pas. Je serai de toute façon incapable de les sauver. Mes mains sont occupées à tenir ma planche. Je veille à me retourner également pour constater qu'ils aient bien compris le message. En projetant dans mes yeux des images immondes de mort, de violence, de maladies génitales, de bombes atomique, et de Nadine Morano. Généralement, ils restent abrutis. Et de les désarmer encore plus en leur souriant régulièrement, douce et bienveillante. Félonie totale.

Sans transition, je vous propose tout de suite de passer au sujet qui a motivé - en premier - la rédaction de ce nouvel article. (M'exprimer sur le chapitre 'piscine' m'a fait beaucoup de bien. Peut-être taperai-je moins fort à l'avenir. Je vais réfléchir... Non). Reprenons. Je ne sais plus quel jour je me dirigeais d'un pas décidé vers les caisses à l'entrée du Super U (parce qu'il y fait moins froid) quand tout d'un coup je croise le regard d'un type. Jusque là rien de fantastique. Sauf que :
- je l'ai reconnu
- il m'a reconnue
- j'avais oublié ce type
- nous avons eu des rapports sexuels ensemble il y a fort longtemps
- ce type m'a sodomisée pour la première fois

Au départ j'ai eu peur de devoir porter des couches jusqu'à la fin de mes jours et puis j'ai dit banco. 

[Parenthèse dédiée aux membres de ma famille qui liront ces quelques lignes, et seront certainement plus choqué par cette dernière phrase que par le fait que je tape des chiards à la piscine. Donc, afin que vous puissiez poursuivre votre lecture dans de bonnes conditions, et afin que je reste à vos yeux une jeune fille pure et innocente (j'y tiens), il vous suffit simplement de vous dire que la forme du récit est sensiblement proche de celle du roman. Donc fictionnelle. Donc pas vraie. Donc fausse].

Coincée du cul je suis (légende très à propos).

Je l'avais com-plè-tement oublié. Il m'arrive régulièrement de recroiser des personnes qui me disent vaguement quelque chose, jusqu'à ce mon esprit entreprenne un travail de mémoire et de me souvenir par vague d'images - plus ou moins agréables d'ailleurs. Des pensées resurgissent, s'imposent à moi, et m'amènent à conclure que j'ai couché avec la personne qui vient, l'air de rien, de croiser ma route (à nouveau), qui attend le bus à mes côtés, qui fait la queue devant moi aux Galeries Lafayette, qui promène son chien et ses enfants, qui me laisse traverser la rue etc. C'est donc ce qu'il s'est passé récemment. Voilà. Ce mec m'a enculée début 2000, je le croise à Super U en 2014 et nous faisons semblant de ne pas nous connaître. En même temps, que faire ? Comment ? Je me vois mal me ramener face à lui (ce qui, finalement, augurerait d'une position inédite entre nous...), lui claquant la bise, saluant sa gosse (oui, visiblement il s'est reproduit, et peut-être que je bouscule régulièrement sa progéniture à la piscine) et enchaînant : "Salut ! Tu me reconnais ? Tu m'a pris les fesses un bon matin. Les oiseaux chantaient et la journée s'annonçait radieuse". Je pense qu'il faudrait qu'il discute ensuite longuement avec sa toute jeune fille... Remarquez, c'est une façon assez charmante d'aborder avec son enfant, l'épineux sujet de la sodomie. Il pourrait me répondre (lâchement) : "Non, je ne vois pas, désolé Madame " ; ce qui serait pour moi très humiliant (surtout le 'Madame'). Je ne suis pas née de la dernière pluie et je SAIS qu'il m'a bien remise (si je puis dire). Il a quand même changé de caisse, parce qu'il attendait déjà à une caisse - alors que nos regards se croisaient et nos esprits se remémoraient. Suivi de sa gamine, il s'est posé juuuuuste à côté de la mienne. AH ! Et là, saisissant le Télé 7 Poche posé non loin des Ricola et faisant mine de m'intéresser à un article profond au sujet d'une série de merde, j'ai bien senti qu'il regardait, qu'il ME regardait. Tentant surement de se souvenir dans quelles circonstances nous nous étions croisés... Oui, oui, dans ces circonstances acrobatiques là mon lapin, tu me prenais les fesses et quelques instants j'ai cru en Dieu... En bref, dans ce type de situation : il n'y a rien à faire. Sauf : rester digne et faire semblant de lire un article profond au sujet d'une série de merde dans le Télé 7 Poche posé non loin des Ricola. Même si notre rencontre se résume principalement à une pénétration anale, j'avoue avoir ressenti un léger tourbillon de nostalgie.



Pour en revenir au sujet délicat de la disparition de la planche à la piscine, c'est comme pour les voitures dans la rue : ON NE TOUCHE PAS LA PLANCHE DES AUTRES GENS BORDEL DE MERDE. C'est autant valable 1° pour les enfants que 2° pour LES ADULTES. Comme la grosse avec ses chtars sur les joues, que j'ai prise en flag' pas plus tard qu'hier. Pute. (J'ai chopé une mycose et tu as touché ma planche : bien fait pour ta gueule).


Coucou ! Je suis le maudit champignon de la piscine !



Morgul. 

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